La Goutte d'Huile
Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon
Le piégeage des mouches : les gobe-mouches modernes
L'été est là et bien que la floraison ait eu du retard, les petites olives commencent à approcher de la taille fatidique de 5 mm à 7 mm taille permettant à la mouche de l'olive d'y déposer ses œufs. Nous n'y sommes pas loin dans les oliveraies proches de la mer. Ceux d'entre vous qui on commencé à mettre des pièges à mouches en mai ont pu constater que les captures ont été plus ou moins abondantes. Les pièges dont nous avons donné le mode de construction et d'emploi (voir La Goutte d'Huile n° 2 du 1er mars 2015 édité à l'occasion de l'assemblée générale de notre confrérie à Marguerittes) sont en place à Claret depuis le 15 avril dernier. Il y a des mouches bien que les olives ne soient pas « piquables », affamées et assoiffées qui attendent le bon moment pour pondre. Le 1er vol est là. Un piège placé à Claret samedi 25 juin à 17h contenait 8 mouches le lundi 27 à 10h dont 5 femelles et 3 mâles. Le 4 juillet, il y avait cinq mouches de plus. L'ennemi est là, il faut le détruire et nous avons fini de placer un piège à DAP par arbre, cet AM 30 juin. Il y a urgence quand on apprend que des coopératives envoient à leurs adhérents des messages d'alarme incitant à manier les insecticides adulticides durs homologués.
La question se pose de savoir quel crédit peut-on accorder à une politique de piégeage massif précoce ? La réponse est simple : la mouche noyée dans votre piège ne pondra pas ses 200 oeufs et le mâle noyé ne fécondera pas une femelle.
Nous avons eu des remarques au hasard des rencontre chez des oléiculteurs disposant de grandes plantations. Confectionner une quinzaine de bouteilles, passe encore. Mille bouteilles, un sacré bout de temps, même si on récupère d'une année sur l'autre les bouteilles en bon état. Alors que faire ?
Il existe de bons samaritains, des industriels espagnols, qui produisent des pièges à insectes permettant de capturer des mouches de l'olive attirées par la couleur jaune des récipients et pas la bonne odeur ammoniacale qui se dégage de l'attractif placé à l'intérieur. Nous allons les essayer (nous en avons reçu une vingtaine prêts à l'emploi. Nous avons dû annuler une présentation que nous nous proposions de faire en septembre 2015. Nous avons dû annuler une présentation prévue pour le 28 juin dernier. Finalement, dans le cadre de la Société d'Histoire Naturelle et d'Horticulture de l'Hérault, nous avons reçu un carton gratuit contenant 20 pièges « Conetrap » et leurs sachets d'attractif mouche « Ampho-Dacus » de la société PROBODELT (Amposta, Tarragona). Nous allons placer dans une oliveraie d'un de nos confrères à Pignan.
Une réunion est prévue dans la 2e quinzaine de juillet (date à préciser) avec Probodelt pour relever ces pièges, dès que la date proposée sera acceptée.
Votre participation se fera sur inscription suivie d'une invitation.
Il existe d'autres moyens de piéger la mouche de l'olive. Il existe plusieurs pièges basés sur l'action attractive de la couleur jaune. La capture est assurée par une pulvérisation de glu sur la surface jaune. Nous pouvons voir régulièrement lors de nos chapitres à Corconne un fabricant qui habille des bouteilles de plastique jaune et les englue. Plus industriellement, la société Koppert a présenté ses plaques engluées le 19 février dernier lors d'une journée organisée à Perpignan. Nous n'approuvons pas la fabrication de pièges non-sélectifs qui constituent autant de gluaux géants où des passereaux utiles peuvent venir se prendre en picorant les insectes englués.
Raymond GIMILIO, Oléiculteur à Claret
Le retour de la chauve-souris : un autre auxiliaire
Les chauves-souris sont de petites bêtes sympathiques bine que décriées par certains : elles consomment la mouche de l'olive. Comment les faire venir dans nos oliveraies ?
A la fin du printemps, pendant l'été et au début de l'automne, au crépuscule, lors des soirées chaudes, on les voit voleter dans la lumière des éclairages publics et privés (extérieurs). On les nomme « ratepenades », chauves-souris. Ce sont des les Chiroptères. Dans nos garrigues, il y en a plus de 23 espèces recensées (Chiroptères). Ce sont des insectivores qui nichent dans des cavernes naturelles (avens, grottes, …) ou artificielles (mines, caves, aqueducs, …). Le jour, ils vivent la tête en bas, dans des fissures, serrés les uns contre les autres, accrochés par les pattes arrières, enveloppés dans la membrane de leurs ailes. Ils s'envolent au crépuscule pour chasser les insectes dont ils se nourrissent. Toutes les chauves-souris françaises sont protégées par la loi. On peut affirmer qu'elles ne provoquent aucun dégât dans les combles des maisons où il leur arrive de nicher. Elles laissent tomber des crottes et un peu d'urine. Dans nos régions, il n'y a aucun virus ni germe dans le guano qui se forme avec ces déjections. Parmi ces animaux volants, tous cousins proches il y a les pipistrelles.