La Goutte d'Huile
Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon
Lorsqu'on aperçoit une petite fumée qui monte sur le versant de la montagne on sent la vie renaître mais si on nous supprime ce symbole de vie c'est, aussi, la mort de l'oliveraie cévenole.
Jadis on nous obligeait de brûler les détritus de taille afin d'éliminer les parasites et les maladies. Faudra-t-il retourner aux traitements chimiques ?
Quel regret de ne plus manger, à l'heure de midi, la saucisse grillée sur les sarments de vigne soigneusement conservés pour ce plaisir.
Les feux d'artifice qui dégagent une importante fumée ne sont pas concernés par le décret d'interdiction. Pourquoi ? Le chauffage domestique au bois n'est pas interdit. Pourquoi ?
Il y a dans ce décret une aberration révoltante !
Mais où va-t-on ? N'y a-t-il pas d'autres fléaux plus importants à combattre que la fumée parfumée de nos oliviers ?
J. Maurin
Ce clin d'œil au passé est justifié. Lors de nos chapitres, de plus en plus, des jeunes oléiculteurs sont récompensés (à Pignan, à Corconne) et sont intronisés chevaliers. Leur mérite : avoir restauré des oliveraies abandonnées ou avoir planté de nouveaux oliviers sur les terrains de leurs parents. Notre arbre renaît. De nouvelles communes rejoignent le monde oléicole. Bienvenue à la dernière, Claret, où il y a quelques oliveraies et où nous avons admis Honoris Causa Philippe Tourrier, premier adjoint au maire qui se définit modestement « Oléiculteur amateur propriétaire de trois parcelles de 1400m2, 2400m2 et 2000m2 soit 150 oliviers. ». Il possède « Les parcelles de 1400 et 2400 sont des oliveraies gelées en 1956 hérité de mon père, qui les détenait de mon grand-père. Je les ai remises en « état » en 1992 nettoyage, taille, fumure, greffe. ». Ses plantations sont « 85% picholines 15 % négrettes » et cerise sur le chapeau « La parcelle de 2000 une vigne arrachée depuis 1989 a été planté en oliviers 1996 90 % picholine 10% négrettes. ». Il honore sa commune et notre arbre sacré. (Nous serons heureux de publier dans les prochains numéros les CV oléicoles de nos chevaliers-chevalières).
Nourrir ses oliviers
Nous allons entamer une série consacrée à la fertilisation de l'olivier, au fil des saisons. Deux cas sont à envisager : oléiculture bio ou oléiculture chimique ? Oléiculture chimique intense ou oléiculture raisonnée. ? Vous avez compris, lecteur, que nous sommes résolument partisan de la fertilisation raisonnée tendant vers le bio. Nous n'aborderons pas les traitements et la fertilisation chimique, sauf s'il n'y a pas d'alternative et toujours de façon raisonnée. Nous reprenons en partie la conférence donnée par J.M. Duriez le 10/02/2001 à Argelès-sur-mer sur la conduite d'une oliveraie en mode raisonné.
Connaître le sol de son oliveraie
En premier lieu, il faut connaître le sol de son oliveraie. Notre arbre n'est pas trop sensible à la nature du sol sur lequel il pousse. Des collines des Cévennes, sur ses bancels, au bord de la mer, la bordure du Massif Central comporte toute une variété de sols formés sur des roches variées. Des granites aux sédiments des plaines, on va de sols gravillonneux aux marno-calcaires. L'acidité des sols, la teneur en sables et en argile varient ainsi que l'altitude des vergers qui décroît à l'approche de la mer. Vous devez faire une analyse d'un ou plusieurs échantillons de sol. Pour cela, mettez-vous en rapport avec le plus proche marchand de produits agricoles. Il vous conseillera d'autant plus judicieusement qu'il est censé connaître déjà le terroir de ses clients (viticulteurs ou oléiculteurs). Rapprochez vous de la plus proche coopérative oléicole qui vous conseillera aussi.