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La Goutte d'Huile 


Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon

© Copyright 2014 Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon  - Conception et réalisation Berjal


Le cuivre et l'olivier

Depuis un an, nous avons pisté sur Internet toutes les publications concernant le rôle des bactéries symbiotes dans la biologie de la mouche de l'olive. Selon la synthèse bibliographique publiée dans le Bulletin de liaison de la Société d'Histoire Naturelle (n° 3, avril 2015, pp. 24-29) et un article complémentaire en cours de publication dans les Annales de la société (numéro de janvier 2016), le cuivre tue les bactéries symbiotes qui permettent à la mouche de l'olive de digérer les substances dont elle se nourrit (cellulose rongée dans l'olive par la larve et bactéries léchées sur les feuilles et les fruits). Au sortir du sol, la mouche adulte recherche un complément de nourriture en absorbant des bactéries qu'elle stocke dans son tube digestif (ampoule  céphalique et glandes anales). La femelle qui pond transmet ses bactéries à l'œuf en l'enduisant d'un capuchon bactérien. Le ver (la larve) absorbe ces bactéries et le cycle est bouclé.


Deux conséquences en découlent. La première, une hypothèse à vérifier par la recherche, est que les bactéries du sol acquièrent rapidement une résistance aux pesticides qui coulent lors des traitements. Les bactéries survivantes vont infecter le ver, la pupe et l'adulte dans le sol et protègeraient la mouche contre l'action des organophosphorés (diméthoate) et autres pesticides (nicotinoïdes ?). Le cuivre ingéré par la mouche détruit ces bactéries et priverait la mouche de sa protection. La seconde est que le cuivre déposé sur le fruit, injecté par l'ovipositeur qui traverse la couche déposée, détruit les bactéries du capuchon de l'œuf, privant le ver de sa capacité à digérer ce qu'il ronge dans l'olive (cellulose, sucres, protéines et huile). Ce point est prouvé par les recherches des scientifiques de l'Université de Florence (Professeur BELCARI et collaborateurs). Le cuivre sous sa forme de composés utilisables en agriculture biologique est un auxiliaire précieux, à condition d'éviter soigneusement les pulvérisations brutales par pulvérisateurs cyclones et concentrations fortes.


En pratique, il faut revenir aux traitements par bouillie bordelaise à dose raisonnable (cuivre du sulfate à 20%, 7g/l en solution dans l'eau) appliquée au pulvérisateur directement sur les jeunes fruits (dès qu'ils ont atteint 5 à 7 mm de diamètre), sans coulure sur le sol. L'application est à renouveler fin août, début septembre. C'est ce traitement qui fait tomber la pression de la mouche, en combinaison avec le piégeage alimentaire par bouteille amorcée au phosphate di-ammonique et à l'emploi de pièges Viotrap. Il faut absolument éviter que lors de l'application la solution ne coule sur le sol. Il est inévitable que le cuivre soit lessivé par les pluies, d'où un emploi raisonnable.


Pour l'année à venir, il faudra prévoir de rétablir les autres traitements au cuivre contre l'œil de paon, seulement si nécessaire. Le cuivre est une arme à double tranchant. Bactéricide et fongicide, il stérilise le sol, agissant sur les auxiliaires (champignons en particulier).


Le retour d'un auxiliaire précieux

L'été dernier nous avons accueilli dans notre oliveraie de Claret une spécialiste des chauve-souris, un charmant mammifère pour nous, une horreur pour d'autres. La chauve souris (la ratapenada en occitan, lo rat pennat en valencien) comporte plusieurs espèces dont la pipistrelle, la plus  commune. C'est un insectivore actif, crépusculaire et nocturne, qu'il faut faire revenir dans nos oliveraies. Comment ? En lui construisant des abris relais pour celles qui nichent dans des grottes plus ou moins proches ou des nichoirs permanents dans les soupentes ou les hangars agricoles. Nous reviendrons sur ces auxiliaires dans un prochain numéro de la Goutte d'huile.



Morosité d'un Cévenol

Avant la première guerre mondiale l'image des Cévennes était différente. De bancel en bancel, où s'arrêtait le châtaignier commençait l'olivier. Puis en 1918 les hommes ne sont pas revenus au pays et les bancels abandonnés furent repris par la végétation sauvage. De nos jours quelques courageux commencent à faire revivre les Cévennes en enlevant la végétation intruse pour permettre à l'olivier de se réveiller d'un long sommeil. Déjà de nombreux vergers sont en production, mais voilà que l'on vient de nous interdire de brûler les végétaux ...

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