La Goutte d'Huile 

Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon

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Suspendre une bouteille dans l'olivier, à l'ombre, dans le feuillage, du côté sud ou sud-ouest, dès la mi-avril, avant la floraison.

Pour un arbre, une bouteille. Pour deux arbres, une bouteille par arbre. Plus le nombre d'arbres augmente, moins il faut de bouteilles : un arbre sur deux, en commençant par la périphérie. Le piégeage se révèle efficace pour un grand nombre d'arbres. Il importe que le piégeage anticipe, en avril, l'éclosion de la mouche vers la mi-mai (ou avant, si le temps se réchauffe vite), pour que les pièges soient prêts à détruire le maximum d'individus de la première génération.

En cas de forte attaque, augmenter le nombre de pièges jusqu'à quatre par arbres (en septembre-octobre). Il faut être vigilant dans cette arrière-saison car, avec le retour de la fraîcheur et des premières pluies, la mouche explose.

Un mot sur la conduite des vergers

Taille des oliviers

Tant que le risque de gelées existe, évitez de tailler les oliviers. En cas de gel, l'arbre qui est en sève (stimulé par la taille) est très vulnérable, surtout s'il s'agit de variétés cultivées précoces (comme la Lucques). Commencez la taille mi-mars. Mais n'oubliez pas, toute taille doit être suivie d'une fertilisation, au moins azotée.

Fertilisation

Vous devez connaître votre verger en faisant pratiquer une analyse du (des) sol(s). Les jardineries, les coopératives, les fournisseurs de produits pour l'agriculture peuvent vous renseigner. Avant tout, ne pas oublier que Monseigneur l'Olivier est un affamé d'azote. Mais attention aux indigestions, je voulais dire à l'eutrophisation, due à un excès de cet élément. Pour fixer cet azote, rien de tel que la matière organique. Tous les 2 à 5 ans, il faut faire un apport de produits d'origine végétale tels que les marcs de raisin, les grignons d'olive (si votre moulinier est sympa), des composts (de bonne qualité, éviter ceux des usines de traitement d'ordures ménagères) ou fumiers compostés (cheval, vache ou bergerie). A proscrire absolument : les boues de stations d'épuration. Prévoir pour des arbres en production 20 à 30 kg par apport.

L'azote (N)

L'apport se fait plusieurs fois par an à raison de 100 g en mars, 150 à 250 g en avril et 100 g en juillet, soit sous forme ammoniacal-nitrique (ammonitre) soit phospho-ammoniacal.

Calcium et potassium (Ca et K)

Les fruits utilisent le potassium, le calcium est utilisé par les feuilles. L'accumulation du calcium dans les feuilles est responsable de l'alternance. Nos sols en sont gorgés. La quantité de potassium à apporter est de 250 g/arbre en mars.

Le phosphore (P)

Cet élément est indispensable au développement des racines. La quantité sera, en mars, de 90 g/arbre pour de jeunes plants et de 250 g/arbre tous les 2 ans.

Fumure de fin d'hiver 2004-2005

Fin février à début mars, apporter une bonne fumure riche en azote, phosphore et potassium. Nous avons subi un important lessivage des sols à la fin de l'été-début automne 2004. Utiliser un engrais composé N-P-K contenant du bore. Le bore est normalement présent mais sa carence par lessivage pluvial en fin septembre dernier à provoqué une mauvaise assimilation du calcium dans les olives. Utiliser aussi la pulvérisation d'engrais foliaire.

Si vous ne souhaitez pas utiliser d'engrais chimiques, vous pouvez avoir recours au guano (azote nitro-ammoniacal), aux farines de sang-plumes-poils-cornes en granulés. Malheureusement, il aurait fallu les enfouir en octobre. Le potassium est apporté par les marcs de raisin et les vinasses de betteraves.

Un conseil : répandre sous la couronne de l'arbre, loin du tronc (attention aux racines près du tronc), sur 1 m de large, et enfouir au motoculteur.

Les engrais verts

En verger enherbé, le passage du motoculteur, à l'aplomb de la couronne, va déchiqueter et enfouir l'herbe existante. On peut aussi labourer dans les inter-rangs et semer des légumineuses (vesces, pois, féveroles) associées à des fourragères (avoine, seigle, orge).