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La Goutte d'Huile 


Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon

© Copyright 2014 Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon  - Conception et réalisation Berjal

Retour sur la pollinisation des oliviers


Lors de la fête de l'olive de Corconne du 11 décembre 2016, M. André Bervillé (directeur de recherches honoraire de l'INRA) a fait un exposé sur la pollinisation des oliviers. J'ai assisté à cette conférence très suivie. Il a récidivé après de l'assemblée générale du syndicat des Professionnels et Producteurs d'olives de l'Hérault (UPPO34) le 16 janvier 2017 à Gignac. Cette dernière a également été très suivie.


A côté de l'aspect scientifique de la détermination des « allèles d'auto-incompatibilité fonctionnelle » (voir la Goutte d'huile n° 3 de mai 2015), le problème est de savoir quelles applications pratiques en tirer pour l'oléiculteur de base et de laisser aux scientifiques (et aux pseudo-scientifiques ou scientifiques autoproclamés) les querelles de méthodologie. Des résultats sont acquis dont nous retiendrons trois points :


Ø        l'autofécondation de l'olivier est un mythe, un phénomène minoritaire dont la méconnaissance aboutit à bien des déboires ;

Ø        les allèles d'auto-incompatibilité sont connus et établis pour la majorité des variétés d'olivier (voir p. 2 de la Goutte d'huile de mai 2015) ; le Collias (ex picholin) est R1-R3 comme l'arbéquin, le bouteillan, l'oliviéral (olive olivière), le verdalet de l'Hérault,  sont R3-R4 ; l'aglandau (verdalet de Carpentras) est R2-R5 qui pourra polliniser R1-R3 et vice-versa, mais à condition que … (voir ci-après) ;

Ø        la condition est que le pollinisé (récepteur du pollen) fleurisse en même temps que le pollinisateur (donneur de pollen), que les floraisons soient sychronisées.


Les anciens savaient que le Verdalet de l'Hérault « boostait » le Collias (picholin). R1-R3 recevait le pollen de R2-R5.  Dans le cas du Lucal (ex lucquier, olive Lucques), les connaissances sur les polliniseurs ont été complètement révisées et des vergers entiers ont vu les plants de Cournalier (ex corniale) et de « Coricabra » regreffés avec en Cailletier et Grossan (ou Groussan des Bouches du Rhône, olive Grossanne). Prochainement, les pépinièristes recevront de la Société d'Horticulture et d'Histoire Naturelle de l'Hérault (André Bervillé en est le vice-Président) les données nécessaires pour conseiller les oléiculteurs désireux de mettre en place les bons polliniseurs dans leurs plantations ancienne ou dans leurs nouvelles plantations. Il est toujours possible de greffer dans des arbres existants des greffons de polliniseurs. Nous pourrons vous conseiller.


Comptez sur le fait que quand vous greffez, le greffon mettre entre trois à quatre ans à fleurir (selon la variété greffée). Depuis plusieurs années, avant de connaître les couples d'allèles S (« R »), je préconisais la biodiversité variétale des plantations d'oliviers, chez moi à Claret.


Raymond Gimilio

Oléiculteur à Claret (Hérault)


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L'avenir de l'oléiculture en France et ailleurs


Les statistiques des moulins montrent que la production d'olives à huile diminue d'année en année pour diverses raisons. Le climat, les insectes (la Mouche), les mycoses (champignons parasites) ont été incriminés, l'interdiction de certains pesticides a été aussi mise en cause. Avec André Bervillé, nous nous sommes posés la question des causes de cette diminution, au moment où des moulins s'ouvrent ou ré-ouvrent ici et là (Gignac, Fabrègues, Pignan, …). Dans le même temps, des oléiculteurs arrivent au terme de leur vie active et abandonnent leurs grandes, moyennes ou petites plantations. Des jeunes, sortis des écoles d'agronomie voudraient bien leur succéder. Là intervient la politique agricole régionale et les banques frileuses qui ne s'engagent pas à risquer leurs capitaux dans une opération de « joint-venture » avec ces jeunes. La reprise des oliveraies des anciens ne se fait pas ou se fait mal. Nos huiles sont chères à produire mais quels nectars divins ! Nos marchés ont été peu à peu « assainis » des étals qui présentaient « des huiles du pays » sans préciser quel pays et avec un vague goût d'olive ! Nous avons formé des dégustateurs jurés qui participent aux grands concours locaux (Corconne, …), régionaux ou nationaux (Salon de l'Agriculture de Paris, Porte-de-Versailles ou Concours général agricole). Nos huiles sont de qualité face à concurrence, rude, des produits vendus avec la mention « huile de différentes provenance de la CEE » ou « huile produite dans la CEE ». Curieusement, si les autorités acceptent sur nos bouteilles d'huile et nos bocaux d'olives la mention « Huile de France » ou « Olives de France », la mention « Sud de France » est interdite ! Pourquoi ? Et ailleurs


Érosion des sols en Espagne


Ailleurs, dans la zone européenne de la Méditerranée, l'oléiculture prospère avec des coûts de main d'œuvre qui permettent d'abaisser aussi les coûts de production. Cependant, un grave danger menace ces oléiculteurs, ceux qui pratiquent l'agriculture intensive sur des sols qui s'usent, sous des climats arides ou semi-arides. Selon des auteurs scientifiques espagnols s'exprimant sur des sites internet très explicites, les sols des oliveraies sont soumis à une intense érosion. Ce sont annuellement entre 0,09 et 1,12 tonnes de terre par hectare d'oliveraies qui partent (p.e. région de Carthagène, ramblas).

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