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La Goutte d'Huile 


Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon

© Copyright 2014 Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon  - Conception et réalisation Berjal


Les images extraites d'une publication de Carmelo Conesa-Garcia (Murcie, in « Méditerranée n° 3.4 1990, pp. 63-74) font froid dans le dos (« bad lands »).

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Fig1-10 Fig2-10

Figure 1 Ravinement sur les marnes du secteur nord « El-Abujon »

Figure 2 Ravinement dans le secteur « Del Portus »

Nous sommes là, je cite « dans la région de Carthagène (Espagne, Campo de Cartagena) en zone méditerranéenne  caractérisée par une importante aridité (8 mois biologiquement secs. Seules les stations côtières mieux exposées […] sont considérées comme semi-arides (6 mois secs) ». Bien qu'il ne s'agisse pas d'une région particulièrement oléicole, cet exemple donne une idée de ce qui peut se passer quand une terre en pente est dénudée.


Ce phénomène d'érosion intense est connu depuis la plus haute antiquité. La Grèce antique a connu ce genre de phénomène quand les cultures pourtant en terrasses furent abandonnées du fait des guerres qui ravagèrent le pays et privèrent les oliviers des soins des oléiculteurs enrôlés comme soldats. Les terrasses abandonnées s'écroulèrent, la terre partit vers les rivières. Le commerce de l'huile d'olive qui faisait vivre Athènes fut ruiné.


L'enracinement superficiel de l'olivier ne retient pas la terre, les gros pivots se contentent d'ancrer l'arbre jusqu'à un certain point. Le désherbage chimique des oliveraies prive le sol de sa couverture et des petites racines serrées des « mauvaises » herbes, celle qui forme un réseau serré qui retient la terre ! La biodiversité générale qui conserve la couverture herbacée protège le sol de l'érosion, nourrit de sol en humus, brise la violence des gouttes d'eau des orages et facilite l'infiltration de l'eau. L'été, l'évaporation est moins intense que celle d'un sol nu. A méditer.


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Attaquez la mouche avant qu'elle n'attaque


Les beaux jours arrivent, les températures moyennes montent peu à peu. Les pupes, qui ont survécu aux basses températures de l'hiver (il en reste quelque unes !), vont éclore quand la température moyenne va atteindre le seuil fatidique des 25°C en moyenne, fin avril/début mai. Attention au printemps précoce de cette année 2017. Alors, commencez à piéger sans attendre.

Quand les mouches émergent du sol, il n'y a pas d'olives sur les arbres, et ne peuvent pas se nourrir sur l'olive, après avoir pondu. Les olives seront « piquables » vers la mi-juin ou début juillet (5 mm à 7 mm de diamètre). Les mouches des deux sexes sont affamées, elles ont consommé une grosse partie des réserves de la larve et de la pupe pour émerger du sol et mûrir les ovocytes pour la femelle, les spermatozoïdes pour le mâle. La femelle va chercher à se nourrir des bactéries qui vivent sur les feuilles et les rameaux, sur les fientes d'oiseaux ou sur toutes les matières en décomposition qu'elles trouveront (danger : le fumier frais non composté est un régal ammoniaqué riche en sucs nourriciers, songez-y !). Les mouches ont aussi besoin d'eau pour vivre, l'irrigation largement dispensée leur en apporte et entretient la population de mouches. Alors, piégez (voir les précédents numéros de la Goutte d'Huile consacrés aux pièges. Plus vite les pièges seront là, plus vite la première génération assoiffée, attirée par l'odeur ammoniacale du DAP (phosphate di-ammonique) dissous dans l'eau des pièges (40 g/l), sera noyée après avoir pénétré dans le piège mortel (elles ne savent pas nager !). Chaque femelle a un potentiel de 400 œufs qu'il convient de détruire sans tarder.


A « liquide et fabrication maison » (bouteille Olipe©) ou « à sec (fabrication industrielle » comme Conetrap-Probodelt©, voir p. 6 de La Goutte d'Huile n° 9 2016), piégez pour ne pas vous faire piéger !

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Figure 3 Piège pliant "à sec" Conetrap à attractif DAP (photo Probodelt)



Il reste peut-être des mouches survivantes de l'année précédente qui peuvent pondre quelques œufs et qui ont hiverné en stase, à l'abri. Piégez, dés maintenant, sans attendre.