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La Goutte d'Huile 


Bulletin de liaison de la Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon

© Copyright 2014 Confrérie des Chevaliers de l'Olivier du Languedoc-Roussillon  - Conception et réalisation Berjal

N ° spécial septembre 2015

(Avec la permission d'imprimer et de diffuser du Grand-Maître de la confrérie)


Editorial


Montpellier a accueilli les Chevaliers de l'Olivier pour les fêtes de la Saint-Roch, les 15 et 16 août 2015. Dans le prochain numéro du 4e trimestre 2015, nous rendrons compte. Il y a urgence nos récoltes sont plus ou moins minces ou abondantes, il faut veiller au grain ! Les pluies de fin juillet-début août (8 août en particulier) ont souillé nos voitures d'une poussière rouge de très mauvais augure (voir ci-après). Les sables et poussières sahariennes ont amené un apport massif de spores de champignons pathogènes venus du nord du Sahara et qui ont voyagé dans la haute atmosphère. Alerte « rouge » aux champignons pathogènes qui pourraient infecter nos oliviers, d'autant que les fruits « lépreux » de 2014 n'ont pas été récoltés ! Ils sont farcis de spores de dalmaticose et de lèpre de l'olive, ils sont restés au pied de nos arbres.

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Raymond Gimilio

Majoral



Ne pas recommencer 2014 !


Lasioptera berlesiana ou Cécidomye : un bouc émissaire !


La cécidiomye est un prédateur de la mouche de l'olive accusé à tort. Après la catastrophe oléicole qui a frappé nos vergers en septembre-décembre 2014, la revue Le Nouvel Olivier, no 97 (juil.-août-sept. 2014, p. 26-31) a publié un article qui est une mise en accusation de la Cécidomyie de l'olive accusée de véhiculer une maladie, la Dalmaticose, dûe à un champignon parasite microscopique. L'insecte mis en cause serait plutôt un auxiliaire utile de l'oléiculteur que l'horrible nuisible inoculateur de la dalmaticose qui nous est présenté ! Qu'en est-il de la cécidiomye ? Mon collègue Jean Lecomte de Banyuls (voir bibliographie, pages 167 à 169) affirme que ce sont des insectes utiles « car ils ne pondent que dans des olives déjà parasitées ». L'Institut National de la Recherche Agronomique affirme que « le statut de cette Cécidomyie est curieux. Vis-à-vis des olives précoces, c'est incontestablement un ravageur agissant essentiellement via le champignon transporté. Vis-à-vis des olives tardives, c'est un auxiliaire (à protéger) car sa larve détruit beaucoup de larves de la Mouche de l'olive ». Je suis entièrement d'accord avec cet avis hautement qualifié. Il faut choisir !


Mais ce champignon n'a pas besoin d'olives perforées ou blessées. Des expériences d'inoculation des champignons ont montré qu'ils pénètrent dans les olives (et dans les feuilles) quand l'humidité de l'air fait se dilatation les orifices naturels de l'olivier, les lenticelles et les stomates. Habituellement, quand les olives sont ratatinées par temps sec, ces orifices sont fermés. Il ne sert à rien d'utiliser du diméthoate, plus de diméthoate, pour tuer un insecte utile, la cécidiomye ! Ce n'est pas raisonnable ! Jean Lecomte cite un second champignon (Gleosporium olivarum) et j'avais parlé aussi de l'Alternaria sp. (Agent du brunissement). Or, Gleosporium olivarum (le nom vient de changer : Colletotrichum gleosporioides, peu importe le nom savant) est désigné par les oléiculteurs et scientifiques italiens comme l'agent de la lèpre de l'olive. D'où viendraient ces champignons ? Ils sont présents depuis longtemps mais discrets, en petit nombre, au pied de nos oliviers. Ils sont tombée en masse abondante, venant du sud mais en 2014. L'attaque a été massive ! Comment ? Par les événements météorologiques, les tornades, qui ont arraché à la terre algérienne du nord du Sahara, en avril 2014, les spores de champignons mêlées à la poussière et au sable rouge du désert. Le 30 septembre 2014, le journal Midi-Libre faisait état après des pluies chargées en sable rouge « dans le secteur des garrigues de Nîmes, [d']une maladie qui porte le nom de dalmaticose et se répand, surtout après les dernières pluies qui font apparaître des taches noires sur les olives maintenant bien formées. ». Ces pluies et leur sable transporté ont été recueillies par Jean Lecomte chez lui, à Banyuls, en juillet 2014. Il a mis en culture, en laboratoire le sable sur de la gélose. Les spores ont germé montrant les souches de champignons ! Ces pluies, nous les avons eu tout au long de l'été 2014. CQFD.


Qu'avons nous reçu comme mise en garde de l'autorité interprofessionnelle chargée de nous éclairer ? Rien ! En revanche, seuls les rares oléiculteurs qui ont traité ont récolté, qui n'ont pas suivi ces autorités qui prescrivaient la diminution (voire la suppression) des traitements au cuivre (bouillie bordelaise, hydroxyde de cuivre, etc.).


Nous récapitulons : des tornades arrachent du sable chargé en spores de champignons, les masses d'air montent du sud, s'étendent vers le nord, les pluies précipitent ces spores sur nos oliveraies et font gonfler les olives dont les lenticelles et les stomates béants laissent pénétrer les filaments issus de la germination des spores dans nos olives. Dalmaticose, lèpre de l'olive, brunissement ont ainsi prospéré. Les travaux des chercheurs espagnols (op. cit. Gonzalez, Vargas-Osuna et Trapero (2006) pp.718-719) montrent qu'il peut y avoir infestation par Camarosporium dalmaticum sans trou de ponte de Bactrocera olea (mouche de l'olive) ni ponte de Lasioptera berlesiana (Cécidomyie). Il est également précisé que le champignon « C. dalmaticum se développe sur le vitellus de l'œuf de Bactrocera oleae. 







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